Le faux problème des inégalités et la vraie question de la pauvreté

Grâce aux « gilets jaunes » et à une note du Trésor public, nous savons que 80% de nos impôts ne servent pas à financer les fonctions régaliennes, légitimes, de l’État. En réalité 80% de nos impôts servent à financer des « projets de société ».

Un « projet de société » consiste à vouloir transformer la société telle qu’elle existe pour que les gens se conforment à une vision, un but assigné par les porteurs dudit projet. Ces derniers  sont persuadés qu’ils savent mieux que tout le monde ce qui est bon pour tout le monde.

Tout va bien lorsque le projet est clairement annoncé mais de plus en plus, ce n’est pas le cas. Les gens ordinaires ne sont pas clairement mis au courant du projet.

En France, le « projet de société » soutenu par les étatistes de droite comme de gauche est égalitaire. Ils souhaitent instaurer bien plus qu’une simple égalité de droit, une égalité devant la loi.  Ils veulent rectifier les inégalités de revenus et instaurer une égalité de chances.

La lutte des classes a été remplacée par cette lutte pour l’égalité absolue et contre les inégalités. Cette lutte absorbe 80% de nos impôts.

La prétendue lutte contre la pauvreté, par exemple, n’est en réalité qu’une lutte contre les inégalités de revenus.

Vous le constatez aisément par la définition même de la pauvreté retenue par l’INSEE.

Un individu est considéré comme pauvre s’il perçoit 60% ou 50% de ce revenu médian[1]. C’est ce qu’on appelle une pauvreté monétaire ou encore une pauvreté relative. Il en résulte que, dès que le revenu médian augmente, le nombre de gens en situation de « pauvreté monétaire » selon l’INSEE augmente. C’est une aberration que de dire que lorsque le niveau de vie général s’élève il y a plus de pauvres.

Dans un bas de page d’une note de l’INSEE, vous pouvez lire ceci :

Le Plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale (PPLPIS) a été adopté le 21 janvier 2013 lors du Comité interministériel de lutte contre les exclusions (CILE), à l’issue d’une vaste concertation et d’un diagnostic partagé sur les causes de la pauvreté et les moyens de venir en aide aux plus fragiles. Ce plan, qui vise à la fois à répondre à l’urgence sociale du moment et à structurer la politique de lutte contre la pauvreté sur le long terme, s’articule autour de trois grands axes : réduire les inégalités et prévenir les ruptures, venir en aide et accompagner vers l’insertion.

[…]


À l’occasion de la journée mondiale du refus de la misère (17 octobre 2017), le Président de la République vient de lancer une nouvelle politique de lutte contre la pauvreté qui ciblera l’enfance et la jeunesse en particulier”.

“Plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale (PPLPIS) 

« Lutter contre la pauvreté » c’est donc bien pour l’État « réduire les inégalités »,. Pourtant, ce n’est pas du tout la même chose.

Les « ruptures » ou accidents de la vie qui sont susceptibles de faire basculer une famille dans la pauvreté sont en principe couverts par les cotisations sociales (maladie, accident du travail, veuvage, chômage,..)

Le fait de basculer dans la pauvreté est le plus souvent lié au chômage de longue durée qui est la plaie de l’économie française. Nous faisons moins bien que presque tous nos voisins européens dans ce domaine.

Taux de chômage de longue durée dans les pays de l’OCDE

Il n’y a donc pas besoin de PPLS, de CILE et autres machins. Il suffirait que le chômage de longue durée endémique se réduise pour endiguer la pauvreté et la précarité.

Les inégalités ne sont pas toutes injustes, bien au contraire !

Ou les inégalités de revenus sont injustifiées, les revenus sont acquis par la malversation, la rente, les privilèges. Dans ce cas c’est le cadre légal qui doit être corrigé.

Ou les revenus sont obtenus par le talent, la gestion avisée de son patrimoine, le sacrifice de la jouissance de la consommation immédiate au profit d’épargne et d’investissement. Dans ce cas pourquoi vouloir brider eux qui réussissent ?

En réalité, la seule façon possible pour l’État de « réduire les inégalités » est le nivellement des revenus par le bas car l’État ne produit pas et lorsqu’il prend, il se sert au passage, restituant donc moins.

Si vous revenez à la définition aberrante de l’INSEE, plus la barre du salaire médian baisse, moins il y a de pauvreté statistique. Par un micracle statistique comme seule les bureaucrates savent en produire, si nous nous appauvrissons tous, le taux de pauvreté diminue.

La lutte contre les inégalités, ce « projet de société » non-dit, vous qui est la explique pourquoi pas un jour ne se passe sans qu’on vous parle d’impôts et de taxes. Il n’y aura pas de répit avant l‘égalité parfaite.

Un « projet de société » totalitaire avec une dérive dangereuse

L’égalité des chances est également un concept dangereux. C’est ce concept qui justifie par exemple les droits de succession, l’impôt sur la mort. Le riche héritier doit disparaître (et pourtant le gagnant au loto n’est pas frappé d’impôt sur son gain). L’État hérite de vos bien et nos pas ceux que vous avez choisis.

Même si la société égalitariste voulue par nos gouvernement se mettait en place pour les revenus, il subsisterait une inégalité insupportable : l’inégalité génétique.

Vous avez peut-être remarqué qu’il existe des gens bien proportionnés, doués d’une vision parfaite, dotés de traits harmonieux, d’un quotient intellectuel supérieur à la moyenne…

Ces gens-là ont évidemment bien plus de chances que des individus difformes, myopes, disgracieux ou d’intelligence très en dessous de la moyenne.  Comment corriger cela ?

Pourquoi ne pas aller jusqu’à taxer le patrimoine génétique pour réduire les inégalités physiques et intellectuelles qui nuisent à l’harmonie de notre société voulue par les constructivistes ?

L’État pourrait ausculter le patrimoine génétique de tout les contribuables puis décider des corrections à effectuer en fonction des revenus. Le beau et riche serait à la tranche maximale de 100% et percevrait un RSA.

De cette façon, nous serions certains d’arriver plus vite à l’égalité sociale parfaite, à la mort programmée de la richesse individuelle et donc collective comme semblent le vouloir nos représentants élus. Les régimes socialistes débouchent tôt ou tard sur le totalitarisme et parfois l’eugénisme.

Nos impôts n’ont pas à financer de tels projets de société qui, de surcroit, n’ont jamais été ouvertement débattus. Il est urgent de reprendre la main et de ne pas se tromper d’objectif : la lutte contre la pauvreté ne passe pas par la destruction des patrimoines et des talents. Bien au contraire !


[1] Le revenu médian partage deux groupes : 50% des gens gagnent plus et 50% des gens gagnent moins.

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